Eirwen et les mille et une briques.

Partie une

Un miordor du mois de juinssidor. Les rues de Brakmar pullulent de démons pressés. Début des soldes sans doute, on entend les piécettes sonner dans les poches. Les sram excités par cette foule aux bourses pleines guettent les enutrof, prêts à se servir d'une petite invisibilité pour quelques fouilles discrètes de ces braves vieillards.

Plus au sud, dans le quartier des bûcherons et plus précisément à la Taverne de la Misère, le corps d'une fécatte gisait à moitié écroulé sur une des tables. Seul le petit filet de bave continuant de dégouliner le long de sa bouche et ses narines frémissantes au rythme de sa respiration, pouvaient nous indiquer que ce corps n'était pas un cadavre.

Un serveur passe, débarrasse les tables approximatives, et de la pointe de sa dague, vient chatouiller les narines d'Eirwen.
Ouvrant un oeil, elle attrape la chopine la plus proche et se redresse afin de la porter à sa bouche, tentant d'engloutir son contenu.. qui n'existait plus depuis déjà quelques heures.

-Hep l'serveur... une'autre.
-Tu ferais mieux de prendre l'air, t'es blanche comme un cul de cochon de lait, et j'parle pas d'ton haleine de bwak..
-Bordel une bière j'te dis sale gueux ou j'te plante ma baguette dans l'cul.

Un rapide regard circulaire lui apprit que ses charmants compagnons de soirée l'avait laissé en plan. Avec un grognement d'irritation, elle balaya les débris de bouteilles d'un revers du bras et s'affala sur la table pour ressasser ses idées noires, attendant sa énième bière.

«C'te bande de tarloozes m'ont lâché, savent pas faire la fête ces jeunes...»

-Voilà ta bière fécatte.
-C'pas trop tôt.

Avec la pugnacité d'un trool assoiffé, elle attrapa la chopine pour la vider en un rien de temps.

«Faut que j'passe à la banque, j'espère bien qu'ces saletés de gosses ont acheté mes bottes bouftou !»

Ayant un taux d'alcoolémie à faire pâlir le pire des ivrognes, elle s'avançait dans les rues avec une démarche de pandawa. Pour finir en un seul morceau, certes pas beau à voir, devant les portes de la banque.

-'lu, j'viens consulter mon compte.
-Ça vous fera 90 kamas.
-F'pas chier gros hiboux à lunettes !

Ruinée par ses dépenses en breuvages peu corrects, la petite monnaie se faisait rare, voire même inexistante.

«M'en moque, j'vais attendre jusqu'à ce qu'il se décide à ouvrir l'plumeux..»

-Et contre trois places gratuites pour participer au Tofu Smash de la foire hein?

Aucune réponse...

Un osamodas était assis en face d'elle. Il portait une coiffe Plou'koss et était occupé à mordiller un petit cailloux sombre. Ses yeux perdus dans le vide étaient injectés de sang et ses jambes tremblaient nerveusement. Tout d'un coup il rejeta la tête en arrière et se mit à exploser de rire, un rire suraigu à faire paniquer une bworkette.

-Hey l'trisomique d'en face, ça te tente pas d'la fermer un peu? j'ai une migraine de péki.

D'un geste souple et incroyablement rapide du poignet, il lança son petit cailloux sombre entre les deux yeux de la fécatte.
Des lumières dansaient devant ses yeux, des lumières aux couleurs qui n'existaient pas. Des millions de parfums se mélangeaient et se bousculaient à ses narines. Les piou chantaient les dragodindes dansaient en cadence.

«Putain je suis tombée où là.. en tout cas ma migraine est passée»

Quand elle se réveilla, elle était allongée sur le sol de la petite baraque de Ange. Un parchemin était soigneusement enroulé et posé à quelques centimètres de sa tête.

Eirwen et les mille et une briques. Parche11

«Hein quoi la brique du bois de Litneg? C'est quoi cette farce?
J'ai une tête à partir à la conquête d'une brique? Il me prend pour un iop ou quoi?»

Perplexe, Eirwen restait assise en tailleur, les yeux rivés sur ce petit bout de parchemin décoré. Puis elle ouvrit son sac, et pointa son doigt sur sa carte en s'exclamant joyeusement..

-Fôret de Litneg j'arrive !!

-Ferme la Eirwen!! tu vois pas que j'ai les genoux en compote et que je tente de dormir?! sors de chez moi ou je te poutre la tronche !!

«Merde...»

La suite plus tard.

Messages : 6 Date d'inscription : 04/06/2011

*Veux la suite , veux la suite ..*

*Bave*

Oui la suite trop bien ton histoire Very Happy

Invité

j'ai mal au yeux, mais j'ai lus.

Partie deux

Miercolidor. La jeune fécatte n'avais pas touché à une seule bière. Perchée au sommet d'une des montagnes du craqueleur, elle grattait distraitement le ventre de sa dragodinde allongée à ses côtés. De là haut, elle apercevait la forêt. Elle avait passé la nuit enfermée dans la bibliothèque de Bonta afin d'obtenir des informations pointilleuses sur ce lieu ou d'éventuels indices à propos de cette brique.

Les vas et viens des gardes de Bonta lui avaient collé une nausée monstrueuse, ayant une aversion totale pour Amayiro et sa clique de gentilles colombes, elle avait fait un effort surhumain pour ne pas se barrer en courant au milieu de ses recherches.

Et tout ça pour pas grand chose. Elle avait rapidement récupéré quelques informations sur la faune et la flore de Litneg. Un peu de trools par ci, une poignée de mulous par là, un peu d'ébènes ou de merisiers, bref, rien de très palpitant.

-Voilà Cocawine, j'ai achevé ma liste d'objets primordiaux à emporter pour mon aventure d'la mort qui tue ! avec ça, aucun obstacle, qu'il soit dragon à queue de sirène ou rocher indestructible, ne pourra me freiner... ne serait-ce qu'une seconde!

La dragodinde qui comme chacun le sait est un animal à l'intelligence exceptionnelle, regardait la fécatte de son oeil de braise. Sans doute un regard encourageant, du moins Eirwen se plaisait à le penser.

Eirwen et les mille et une briques. Parche12

«Heureusement que c'est Cocawine et Akishi qui porteront mes affaires... Je partirai au petit matin, j'imagine qu'Akishi me retrouvera sur la route.»

Nuit.La température avait baissé de quatre bons degrés.

Le vent soufflait, les kwak se serraient les uns contre les autres pour se réchauffer les plumes. On entendait les becs claquer. Les leprechaun inventaient des chansons pour distraire les bworkettes, les craqueleurs jouaient aux osselets avec les craqueboules, mais en gros tous se les caillaient.

Sauf Eirwen, blottie dans son armure venteuse avec sa dragodinde, elle roupillait tranquillement la bouche grande ouverte.

Le soleil fit une première timide apparition, venant caresser sa tignasse blonde hirsute. La fécatte ouvrit grand les yeux pour tomber nez à nez avec une tête de chatte aux yeux d'un turquoise aveuglant, collé à deux centimètres de son nez. Eirwen poussa un cri strident et repoussa Akishi d'un coup genoux dans l'estomac. L'écatte retomba sur ses pattes gracieusement.

-Prête pour l'aventure mademoiselle Eirwen?
-Tu viens d'me filer la peur d'ma vie ! Tu faisais quoi si près de moi hein?
-Mademoiselle avait une arakne dans les cheveux..

Une légère moue de dégoût se dessina sur le faciès de la fécatte.

-En route ma minette, grimpe sur ton porkass domestique, on part pour la forêt de Litneg.
-Vous oubliez votre sac mademoiselle !
-Akishi.. voyons..

Eirwen regardait avec amusement sa jeune amie qui tentait de se hisser sur le dos du porkass tout en était équipée de son sac à dos pesant dans les 30 kilos.

Après une petite heure de galop remuant qui ne manqua pas de faire gerber le petit déjeuner de l'écatte, la forêt finit enfin par pointer le bout de ses branches.

-N'est elle pas magnifique cette forêt mademoiselle?
-Hum, des feuilles, des arbres, des insectes, et beaucoup de bouts de bois éparpillés un peu partout. T'es vraiment trop sensible Akishi. Concentre toi on cherche une brique !

*UNE BRIQUE !? QUI RECHERCHE LA BRIQUE DE LITNEG!? QUI OSE!?*

-Mademoiselle on devrait peut-être aller ailleurs pour chercher des briques.. mon papi est bricoleur et..
-OUAIS C'EST MOI ! J'RECHERCHE UNE BRIQUE MEC !
-Non mademoiselle vous allez l'énerver je vous assure c'est pas..
-MONTRE TOI BORDEL DESCEND DONC DE TON ARBRE!

Un silence lourd s'était abattu sur la forêt. Les piou n'ouvraient plus le bec, même les moskito n'osaient plus bouger leurs ailes de peur d'attirer quelques foudres.

Puis un trou se forma sous nos deux héroines, les aspirant dans un gouffre obscur. Leur chute dura une éternité, Akishi hurlait comme une demeurée, ou comme une écaflipette morte de peur. Eirwen zen se mit à battre des bras dans le vide comme un oisillon pour tenter d'attraper la main d'Akishi.

-IMMUNITE !

Le choc fit un tel bruit qu'Eirwen ne put s'empêcher de penser que tout Brakmar avait du l'entendre. Mais elles n'avaient rien. Epuisée, la fecatte se laissa tomber au sol, une goutte de sang perlait à son nez.

Quand elle reprit concience, l'écatte était en pleine fouille de son sac.

-Nan nan nan mais c'est quoi ces trucs inutiles là !? elle pouvait pas emmener une trousse de secours comme tout le monde hein!? ah ça non mademoiselle Eirwen elle emporte des troncs de kokoko et des menottes pour partir en forêt!
-Nan.. c'bon Akishi pas la peine laisse je vais bien.
-Oh m'zelle Eirwen !! Vivante !

L'écatte se précipita dans les bras d'Eirwen pour exrpimer son soulagement d'un coup de léchouille sur la joue.

-C'est bon ma puce, voyons plutôt dans quel guêpier nous sommes tombées toi et moi.

D'une attaque naturelle, Eirwen éclaira le lieu qui s'avérait être une vaste pièce. Le sol était d'un marbre étincelant, des rangées de colonnes d'un rose pâle brillant s'élevaient qi haut qu'on n'en appercevait pas le bout. Au fond de la pièce se dressait un trône de verre.

*VERMINES RESISTANTES ! PERSONNE NE TOUCHERA A LA BRIQUE DE LITNEG!!!*

«Les démons de nos jours sont de plus en plus radins...»

-ECOUTE TOI! SAIS-TU QUI JE SUIS!? CH'UI EIRWEN ! ET FALLAIT PAS M'ENVOYER C'TRISO D'OSA SI TU VOULAIS PAS AVOIR DE LA VISITE!
-Chut mademoiselle..
-ET MON AMIE AKISHI EST L'ECATTE LA PLUS FEROCE DU MONDE DES 14! SES DENTS ARRACHERAIENT CES PILLIERS EN MOINS DE TEMPS QU'IL N'EN FAUT POUR DIRE "BRIQUE" !

Un bruit de pas lents et lours se fit entendre. Le son résonnait. Il faut avouer que c'était assez flippant comme situation. Le pelage d'Akishi était tout hérissé et elle aggripait le bras d'Eirwen.

Puis, la créature apparut...

-Une brique?! UNE BRIQUE? une... PETITE brique!!?

Eirwen éclata d'un rire gras, un rire de sincère soulagement. Bientôt suivie d'Akishi. Les deux n'en pouvaient plus.

*GROOOOOO SKOOOO WAAAOOH!!!!*

Les pilliers se fissurèrent pour partir en éclats tranchants.. se dirigeant sur les deux amies. Un rictus de terreur mélangé à la surprise se peignit sur leurs visages. Akishi se retourna vers Eirwen, l'implorant de ses yeux paniqués, mais la fécatte n'y arrivait pas, impossible de lancer le moindre sort, bien trop fatiguée.

-Non... pardon ma puce..

Et elles fermèrent les yeux, main dans la main.

Suite plus tard !